1960- Spécial Congo indépendance: le Roi Baudouin aux cérémonies de prestation de serment Kasavubu
« Garde d’honneur à l’aéroport de N’jili. Les Ministres congolais entourant le Premier Lumumba et le chef d’Etat Kasavubu sont venus attendre l’avion royal. Portant l’uniforme tropical et le grand collier de l’Etoile africaine, le Roi descend de la coupée. Il est accueilli avec empressement et respect. Le Souverain se fait présenter les Ministres congolais. La foule indigène marque sa joie au long du parcours. Voici venu le jour solennel de la proclamation de l’indépendance congolaise. Le Roi Baudouin, accompagné du Président Kasavubu se rend au Palais de la Nation. Les deux chambres y sont réunies sous la Présidence de Mr Ileo, président du sénat congolais. Dans son discours, le souverain déclare que l’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du Roi Léopold II et continué avec persévérance par la Belgique. Le Président de la nouvelle République du Congo remercie les artisans de l’émancipation nationale et félicite la Belgique d’avoir eu la sagesse de ne pas s’opposer au courant de l’histoire. Quant aux remerciements à la belgique, cette partie du discours avait été supprimée à la demande du Premier Ministre Lumumba qui prononça lui même une diatribe inopinée. Cette incartade provoque un malaise qui n’empêche pourtant pas la signature du Traité d’indépendance. L’enthousiasme reprend le dessus. Dans la cité indigène il y a de la joie. Indépendance rime avec danse – forcément, ou le Congo ne serait pas le Congo. Faut-il s’étonner dès lors de voir le Ministre d’Etat Bolya rythmer au micro les ébats chorégraphiques du PNP plutôt que les débats parlementaires.
L’allégresse n’est pourtant pas générale. C’est le cas notamment des Bangalas de Léo, transplantés là pour construire le premier chemin de fer, sans lequel selon Stanley, le Congo ne valait pas un penning – et qui exigent reconnaissance de leurs titres ou rapatriement en leur native province d’Equateur.
75 ans après la création de l’état indépendant du Congo par Léopold II c’est à Léopoldville que va siéger le premier gouvernement congolais autochtone. Patrice Lumumba, premier ministre, reçoit l’investiture du parlement après 8 heures de palabres. Kalonji, leader évincé du MNC pose le premier acte d’opposition. Les applaudissements ne s’adressent pas à lui pourtant mais au triomphateur : le premier ministre Lumumba. Tandis que certains l’accusent de fourberie et le menacent de sécession, Patrice Lumumba présente radieux ses 23 ministres, 9 secrétaires d’état et ses 4 ministres d’état. avec leurs voitures à fanions étoilés. Voici venue l’heure cruciale du scrutin pour l’élection du chef d’état. Deux candidats se sont affrontés : Kasavubu et Bolikango. Epreuve de force d’équilibre instable. Le leader de l’ABAKO en sort victorieux avec plus de deux tiers des voix requises. Kasavubu devient le premier chef élu de l’état congolais indépendant qui s’intitulera désormais : République du Congo.
La force publique surveille devant le Palais de la Nation une manifestation – plutôt débonnaire – des partisans de Kalonji, protestant contre leur éviction du nouveau gouvernement. Bien que le Président du Sénat Iléo soit des leurs, le MNC Kalonji se prétend dupé et exige réparation. Les Ministres Wigny, de Schrijver et Ganshof sont les invités d’honneur à la cérémonie qui marque l’aboutissement de notre action civilisatrice en Afrique Centarle : la prestation de serment du nouveau chef d’état indépendant Kasavubu. »
« Garde d’honneur à l’aéroport de N’jili. Les Ministres congolais entourant le Premier Lumumba et le chef d’Etat Kasavubu sont venus attendre l’avion royal. Portant l’uniforme tropical et le grand collier de l’Etoile africaine, le Roi descend de la coupée. Il est accueilli avec empressement et respect. Le Souverain se fait présenter les Ministres congolais. La foule indigène marque sa joie au long du parcours. Voici venu le jour solennel de la proclamation de l’indépendance congolaise. Le Roi Baudouin, accompagné du Président Kasavubu se rend au Palais de la Nation. Les deux chambres y sont réunies sous la Présidence de Mr Ileo, président du sénat congolais. Dans son discours, le souverain déclare que l’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du Roi Léopold II et continué avec persévérance par la Belgique. Le Président de la nouvelle République du Congo remercie les artisans de l’émancipation nationale et félicite la Belgique d’avoir eu la sagesse de ne pas s’opposer au courant de l’histoire. Quant aux remerciements à la belgique, cette partie du discours avait été supprimée à la demande du Premier Ministre Lumumba qui prononça lui même une diatribe inopinée. Cette incartade provoque un malaise qui n’empêche pourtant pas la signature du Traité d’indépendance. L’enthousiasme reprend le dessus. Dans la cité indigène il y a de la joie. Indépendance rime avec danse – forcément, ou le Congo ne serait pas le Congo. Faut-il s’étonner dès lors de voir le Ministre d’Etat Bolya rythmer au micro les ébats chorégraphiques du PNP plutôt que les débats parlementaires.
L’allégresse n’est pourtant pas générale. C’est le cas notamment des Bangalas de Léo, transplantés là pour construire le premier chemin de fer, sans lequel selon Stanley, le Congo ne valait pas un penning – et qui exigent reconnaissance de leurs titres ou rapatriement en leur native province d’Equateur.
75 ans après la création de l’état indépendant du Congo par Léopold II c’est à Léopoldville que va siéger le premier gouvernement congolais autochtone. Patrice Lumumba, premier ministre, reçoit l’investiture du parlement après 8 heures de palabres. Kalonji, leader évincé du MNC pose le premier acte d’opposition. Les applaudissements ne s’adressent pas à lui pourtant mais au triomphateur : le premier ministre Lumumba. Tandis que certains l’accusent de fourberie et le menacent de sécession, Patrice Lumumba présente radieux ses 23 ministres, 9 secrétaires d’état et ses 4 ministres d’état. avec leurs voitures à fanions étoilés. Voici venue l’heure cruciale du scrutin pour l’élection du chef d’état. Deux candidats se sont affrontés : Kasavubu et Bolikango. Epreuve de force d’équilibre instable. Le leader de l’ABAKO en sort victorieux avec plus de deux tiers des voix requises. Kasavubu devient le premier chef élu de l’état congolais indépendant qui s’intitulera désormais : République du Congo.
La force publique surveille devant le Palais de la Nation une manifestation – plutôt débonnaire – des partisans de Kalonji, protestant contre leur éviction du nouveau gouvernement. Bien que le Président du Sénat Iléo soit des leurs, le MNC Kalonji se prétend dupé et exige réparation. Les Ministres Wigny, de Schrijver et Ganshof sont les invités d’honneur à la cérémonie qui marque l’aboutissement de notre action civilisatrice en Afrique Centarle : la prestation de serment du nouveau chef d’état indépendant Kasavubu. »
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